Synagogue

Construction de la synagogue

L'actuelle synagogue fut construite en 1890 d’après les plans des architectes Antoine Ringeisen et Jean-Jacques-Alexandre Stamm. L’inauguration eut lieu en grande pompe le 3 septembre 1890 sous la présidence du grand rabbin Isaac Weil de Strasbourg et des autorités civiles et militaires.

En 1940, avec l’arrivée des nazis, la synagogue fut profanée et pillée et les rouleaux de la loi incendiés.

La restauration de la Synagogue se fit en plusieurs étapes, de 1950 à 1960, à l’aide des indemnités versées par le Ministère de la Reconstruction au titre des dommages de guerre et avec le concours de Lucien Cromback et d’Edmond Picard.

Présentation extérieure de l'édifice

La synagogue présente un plan centré en forme de croix grecque rappelant l’architecture byzantine. Ce type de plan a couramment été utilisé pour la construction des synagogues rhénanes. C’est une synagogue que l’on peut considérer comme la plus typiquement " allemande " de celles qui subsistent en Alsace Lorraine. Ses modèles et les principes architecturaux suivis sont en effet ceux d’outre Rhin.

La synagogue est d’inspiration romane : opposition des deux niveaux d’élévation par des moulurations et des baies cintrées, des pignons à modillons, des petites absides signalant l’aron hakodech.

L’alternance d’assises de grès jaune et briques rouges, ainsi que les chaînes et les encadrements de grès rose, donnent à cet édifice un aspect coloré.Les dommages survenus en 1940 entraînent une importante restauration, qui ne comprend cependant pas la reconstruction de la coupole sur tambour à oculus.

Peu de marques extérieures attestent la fonction de cette synagogue : seuls, sur le pignon de la façade occidentale, subsistent les dix commandements " la loi mosaïque ", qui sont renfermés dans une représentation symbolique des tables reçues au sommet du Sinaï. Au dessus de la porte principale, une inscription hébraïque peut se traduire ainsi : " Voici la porte de l’Eternel. Les justes la franchiront ". Il s’agit là d’une des inscriptions les plus fréquentes à cet endroit.

Une dernière marque de judéité se lit au fronton de l’entrée ; sous l’inscription biblique trois lettres pointées et trois autres formant abréviation signifient la date : 650 lifrat qatan (petit comput), soit 1890.Si le décor est aussi sobre, cela tient certes à un principe général de simplicité dans les lieux de culte juifs, mais, en l’occurrence, également au fait que la synagogue ait été restaurée modestement de 1950 à 1960, après avoir été profanée, pillée et en partie démolie.

Présentation intérieure de la synagogue

Un sentiment d’harmonie et de paix règne à l’intérieur. L’ornementation de la synagogue est réduite généralement au strict minimum.

Orientée vers Jérusalem, contre le mur oriental, se dresse l’arche Sainte " Aron Hakodech " éclairée par un oculus vitré. Elle est couverte de son rideau brossé qui renferme les rouleaux de la loi. Ce rideau se relève mécaniquement car l'usage de l’électricité est interdit au moment du chabbat. Pour certains événement particuliers, le rideau est remplacé par un rideau blanc.

Suspendue au plafond, une lampe qui reste constamment allumée et qui symbolise la lumière éternelle de la Torah.Sur l’entablement se déchiffre un passage de la Torah : que ce lieu est redoutable : ceci n’est autre que la maison du seigneur et c’est ici la porte du ciel (Genèse 28.17). De chaque côté de ce dispositif se dresse une menora (chandelier rituel) porteuse de l’étoile de David. Un peu en avant de l’arche se trouve la bima qui est l’estrade dévolue aux lectures. Dans beaucoup de synagogues traditionnelles la bima se trouve au centre de l'édifice. C'est devant celle-ci que se tient le " Hazan ".

Pour les offices religieux, hommes et femmes sont séparés durant la prière. Le rez de chaussée de l’édifice est réservé aux hommes, tandis que les femmes occupent les tribunes à l'étage.

Le miqvé (bain rituel)

Le miqvé est un endroit où les juifs pratiquent leurs bains rituels.

L’ancien bain rituel, datant de 1836 fut dégagé à l'époque de la construction de la synagogue en 1890.

 

 

Pour aller plus loin, consultez également les documents suivants :

- Dossier d'inventaire réalisé par le Service de l'Inventaire du Patrimoine de la Région

- Articles parus dans les annuaires des Amis de la Bibliothèque Humaniste

Synagogue

Bon à savoir

L'édifice n'est pas ouvert au public.

Ouverture exceptionnelle à l'occasion des journées du patrimoine juif et des journées européennes du patrimoine.

Les dates clés

1890 : Construction de la synagogue

1940 : Profanation et pillage de l'édifice

1950-1960 : Restauration de l'édifice